Q1. Quel est, selon vous, l’axe central des politiques en matière de soins liés à la longévité de votre gouvernement ?

L’axe central repose sur la transformation du modèle de soins vers un modèle centré sur les personnes, mettant en avant leur autonomie, leurs souhaits et leurs préférences quant à la manière dont elles souhaitent être prises en charge et accompagnées lorsque des soutiens sont nécessaires. Cette transformation affecte tous les services (portés par la communauté et résidentiels) ainsi que toutes les parties impliquées (gestionnaires, professionnels des soins directs et familles). Nous mettons également l’accent sur le renforcement des services portés par la communauté de proximité afin de faciliter le maintien à domicile ou dans le milieu communautaire proche pour ceux qui le souhaitent. Cela inclut des services tels que la téléassistance, le soutien à domicile, les programmes de promotion de l’autonomie, les centres de jour, les services de repas et de blanchisserie à domicile, les services d’accompagnement, les centres d’accueil de jour, le transport adapté, les programmes d’activité physique et ceux encourageant l’association et la participation des personnes âgées. Nous estimons nécessaire de promouvoir la coresponsabilité de l’ensemble de la société (administration publique, entités sociales, structures de quartier, familles et citoyens en général), en sensibilisant à l’importance des soins en tant que fonction inhérente à tout être humain. Un Pacte Foral pour les soins a été signé, et des réseaux de soutien aux personnes âgées sont en cours de création dans plusieurs localités et quartiers de Pamplona. De plus, nous travaillons à la rénovation de la stratégie du vieillissement actif et sain.

Q2. Comment s’opère la coordination entre les politiques de santé et les politiques sociales ? Où se situent les obstacles et les synergies ?

Chaque département (Santé et Droits Sociaux, Économie Sociale et Emploi) dispose d’une structure de coordination socio-sanitaire visant à établir les mécanismes nécessaires à la mise en œuvre de politiques communes permettant une prise en charge intégrale des personnes qui en ont besoin. Outre les responsables de ces structures, différentes tables de coordination spécifiques et stables existent dans des domaines tels que la prévention précoce (avec la participation du département de l’Éducation), la santé mentale, la psychogériatrie et l’enfance. Des espaces spécifiques de coordination sont également mis en place pour optimiser des services particuliers, comme le service de téléassistance. Dans de nombreuses régions de la santé et des services sociaux, des réseaux de l’enfance existent où les deux départements partagent des stratégies d’attention et la responsabilité des actions. Dans le domaine des personnes âgées, deux domaines de travail sont en cours de développement : le programme d’attention intégrée Socio-sanitaire pour les personnes ayant des besoins sociaux et de santé complexes, déployé dans trois zones de base du territoire de Navarre, et la table de travail pour la coordination des soins de santé dans les maisons de soins. Les obstacles principaux découlent de la configuration, du développement et des moyens différents des deux systèmes (sanitaires et sociaux), du manque de connaissance mutuelle des ressources de chacun des systèmes et de la persistance de modèles de travail où les besoins et l’organisation des systèmes priment sur les besoins des personnes. Les synergies reposent sur une reconnaissance claire de la nécessité de travailler de manière intégrée pour le bénéfice des personnes et pour l’optimisation et la durabilité des soins.

Q3. Quelle importance revêt la création d’une stratégie comme NEXT CARE pour l’euro-région ? En quoi cela bénéficiera-t-il à votre institution ?

La stratégie proposée par NEXT CARE permet de partager des expériences réussies dans le domaine des soins, de rapprocher des expériences éprouvées et de débattre de leur impact et de leur applicabilité dans d’autres régions, en tenant compte du contexte de chacune d’entre elles, et d’anticiper les difficultés déjà rencontrées pour pouvoir apporter les corrections nécessaires. Pouvoir disposer de modèles d’intervention améliorant les soins de longue durée et répondant à certains des nombreux défis posés par le vieillissement de la population est d’une importance capitale.